Devant la porte

[2 juin 1456 - 11h]

Quartier de la mairie. Rue de la Prévosté. Numéro Quatre. Petite demeure d'un paysan chanceux qui a pu se l'offrir. Petite demeure au centre de la ville, abrité par les murailles, abrité de tout assaut. Petite demeure se situant au coeur de la vie conflandaise. Proche de l'église, proche du marché, proche des tavernes mais qui dit au coeur de la vie, dit au coeur des gens peu fréquentables, au coeur des voleurs mais soit... La perfection n'existe pas. Il est quand même bien dans cette demeure. Il s'y sent en sécurité et puis il a de la chance, ils sont rare à pouvoir prétendre d'avoir une propriété. D'un coup...

M'sire! M'sire! Z'avez pas un sou pour moi, dit un enfant, noirci par la crasse, le sourire aux lèvres.

Comment pouvait-il résister? Ce môme, le sourire aux lèvres, une dent de lait en moins. Il fouilla dans une poche de ses "vêtements" qu'il avait cousu comme il avait pu et il lui sortit quelques deniers. Il ne pouvait se permettre de donner plus, il doit s'acheter des vêtements digne de ce nom.. Egoïste, certains diraient-ils... Soit...

Le gamin, les deniers en main, s'en alla en courant, zigzagant entre les personnes, serrant son précieux trésor dans sa petite main.

Le jeune paysan soupira. Sa besace pleine, il se retourna et se retrouva face à la porte, il sortit une clé de sa "poche" et ouvrit la porte qui après être entrer referma aussitôt. Anthoyne est chez lui.

[HRP] Je vous demanderai de préciser la date et l'heure (à peu près...) de la journée pour plus de clarté. Je ne vais pas créer un sujet à chaque personne qui vient. Je vous remercie. LJd Anthoyne.[/HRP]

[Quatrième jour de juillet de l'an 1456... vers prime]

Le petit matin était paisible. Le soleil se levait, tout doucement, presque paresseusement, et distribuait ses rayons avec parcimonie sur les toits de la ville et à travers le carreau brumeux. La porte s'ouvrit en grinçant très légèrement, ce qui ne troubla pas le sommeil du propriétaire des lieux, puis se referma. De l'ombre une forme claire s'avança et se découpa peu à peu, silhouette de jeune femme qui portait quelque chose dans sa main. Elle marcha sans bruit vers le dormeur, apparition matinale qui ne fut vue de personne. La jeune femme s'était baignée au ruisseau près de la forêt et ses cheveux humides répondaient à la rosée des fleurs sauvages qu'elle y avait cueillies. Elle regarda le jeune homme dormir sans bouger ni parler, en souriant légèrement. Quelque éclat brilla dans l'ombre de son regard et elle se détourna soudain. Elle s'arrêta devant la fenêtre et regarda ce qu'elle pouvait apercevoir du ciel. Elle songeait à l'avenir... peut-être. Elle posa sur l'endormi un dernier regard, qui s'attarda. Puis elle s'en fut, et redevint une ombre indistincte et silencieuse pour quiconque l'aurait vu. L'endroit fut de nouveau plongé dans une quiétude que ne troublait pas la respiration sereine du dormeur. Devant le carreau, dans un pot rudimentaire, des tiges de myosotis en fleurs s'épanouissaient, seule touche de couleur parmi les tons passés de la pièce.